Ou faire du camping sauvage en France

On assiste aujourd’hui à un net regain des activités en plein air. La randonnée et le camping on le vent en poupe. Beaucoup rêvent de nuits à la belle étoile au milieu de nulle part au retour de l’été.

La plupart d’entre nous ne font pas la différence entre camping sauvage et bivouac. Il faut pourtant bien cerner les 2 notions car les implications légales et pratiques ne sont pas les mêmes. Et lorsque le campement est installé sur un terrain non autorisé, la tolérance n’est pas la même non plus…

Car le camping sauvage et le bivouac ne sont pas possibles n’importe où. Mieux vaut savoir ou faire du camping sauvage en France si on ne veut pas se retrouver à l’amende!

Camping sauvage vs Bivouac

Camping sauvage et bivouac sont 2 notions différentes. L’idée générale est la même: camper dans la nature. Mais dans la pratique, les applications divergent.

des hamacs installés en forêt pour un bivouac

Le camping sauvage implique que les campeurs soient motorisés, en voiture, moto, camper ou camping car. Ils s’installent dans un endroit non destiné au camping pour y rester quelques nuits.

Le bivouac quant à lui est encore plus éphémère. Le campeur est en fait un randonneur qui s’arrête le temps d’une nuit dans la nature pour reprendre des forces. Le campement est sommaire, installé rapidement le soir et désinstallé tout aussi rapidement aux premiers rayons du soleil.

Les campeurs sauvage et adeptes du bivouac sont soumis à la même réglementation nationale. Celle-ci est relativement floue et laisse la part belle aux autorités locales pour préciser les conditions du camping sauvage et du bivouac dans les territoires.

Est-ce que le camping sauvage est autorisé en France?

La controverse

Le camping sauvage est rarement autorisé en France. Sa pratique est controversée depuis bien longtemps en raison de sont impact sur l’environnement et les autorités locales sont strictes en la matière.

Le bivouac lui est le plus souvent autorisé par les autorité compétente, mais strictement réglementé.

Le camping sauvage, et dans une moindre mesure le bivouac, sont l’objet d’âpres discussions entre les puristes du bivouac et les campeurs ou randonneur lambda, moins aguerri et informé. Au milieu de tout ça on retrouve les autorités qui bombent souvent trop le torse.

Le résultat est souvent une aggravation des normes au détriment des campeurs en raison de comportements inappropriés de certains qui pénalisent l’ensemble de la communauté. Et le nombre de lieux de bivouac et de camping sauvage en France fond comme neige au soleil…

Les campeurs expérimentés accusent alors certains campeurs sauvages et randonneurs de ne pas respecter la règlementation, encore moins les bonnes pratiques du campement dans la nature.

Cela va du non respect de l’interdiction légale des feux de camps, au non ramassage des déchets en passant par la destruction de la flore etc.

Et la discussion tourne en rond…

Une chose est sûre, tout campement dans la nature à un impact sur elle. L’éducation reste encore la meilleure solution pour que cet impact soit être le plus minime possible. Les dommages si il y en a sont souvent réparables et doivent être réparés. C’est la responsabilité de chacun, même si on est pas à l’origine de la dégradation. Faisons l’entretien des sentiers comme le faisaient nos anciens! Aux autorités d’intervenir s’il le faut, sans rentrer dans une répression trop souvent zélée.

Les zones ou le camping sauvage et le bivouac sont légalement autorisés.

Le camping sauvage et le bivouac sont autorisés partout où ils ne sont pas interdits! Bien, mais où sont-ils interdits me demanderez-vous? Et Pourquoi?

un tente installée en bord d'un lac

Voici les endroits sujets d’interdiction légale de camper:

  • Les forêts, bois, parcs à conserver ou réserves naturelles
  • La voie publique
  • Le bord de mer
  • A moins de 200 mètres d’un accès à l’eau propre de consommation
  • A moins de 500 mètres d’un monument classé
  • Dans une zone de protection du patrimoine de la nature
  • Sur les chemins et terrains privés, sauf accord du propriétaire

Ce sont donc les interdictions posées par le code de l’urbanisme et s’appliquant sur tout le territoire national.

Les autorités locales viennent souvent préciser ces interdictions, voire même les aggraver. 

Les maires sont chargés de faire appliquer la loi sur le camping sur leur commune. L’office national des forêts et la gendarmerie font respecter les interdictions.

Souvent les parcs naturels nationaux ont leur propres règles qui peuvent différer d’un parc à l’autre. Idem pour les parcs régionaux.

Les raisons de ces interdictions sont variables et posent parfois question. Le plus souvent, il s’agit évidemment de protéger la faune et la flore locales en limitant l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Il s’agit également de respecter la tranquillité des populations locales.

Certaines espèces animales et végétales sont explicitement protégées. On interdit alors le camping sauvage pour éviter la pollution, le piétinement, la destruction, les incendies, la perturbation du cycle de reproduction des animaux etc.

Parfois, les raison de l’interdictions sont purement économiques. Il s’agit de faire travailler les campings locaux, les refuges et autres activités de plein air. Ces raisons ne sont jamais explicites et donnent lieux à de nombreuses conflits. Nombre de campeurs ne comprennent pas pourquoi on leur demande de quitter les lieux ou pourquoi on les verbalise alors qu’il n’y a aucun risque manifeste pour l’environnement ou perturbation des habitants.

Comment savoir ou faire du camping sauvage légalement en France?

Terrains privés, terrains publics, parc national, parc régional… on peut vite se perdre dans toutes ces dénominations. Le camping sauvage et encore plus le bivouac sont pratiqués par des personnes souhaitant jouir d’une certaine liberté, sans forcément se poser la question à chaque étape: “est-ce que j’ai le droit de planter ma tente ici”?

L’emplacement du campement nécessite également de prendre en considération quelques éléments liés au plein air. Terrain, isolement, météo vous ferons peut être changer d’emplacement au dernier moment.

Je vous conseillerais donc un minimum de préparation avant votre départ. Si vous savez sur quelles commune vous souhaitez camper, appelez la mairie. Elle vous renseignera au mieux sur les zones où c’est possible et pourra également vous donner le contact des propriétaires privés des parcelles sur lesquelles vous envisagez de camper.

Vous pouvez les appeler eux aussi, ou même frapper aux portes si vous êtes arrivé sur place. Beaucoup sont très ouverts et vous mettrons à disposition un bout de terrain où vous pourrez vous installer en toute tranquillité.

Si vous souhaitez randonner plusieurs jours dans un parc naturel, contactez le parc! Mieux vaut demander que de se faire alpaguer par un garde forestier grincheux qui ne fera peut être pas preuve de mansuétude.

Les parcs naturels nationaux et régionaux

Chaque parc adopte sa propre position par rapport au camping sauvage et au bivouac. Souvent le camping sauvage est interdit quand le bivouac est simplement toléré. Encore une fois les autorisations et interdictions peuvent différer selon les parc et le mieux est encore d’appeler l’accueil.

La France compte 8 parcs nationaux en métropole et 3 outre-mer, et 53 parcs régionaux!

Voici un classement des 5 parcs que je préfère, et ce qu’il est possible d’y faire.

Le parc naturel régional d’Armorique

Ce parc n’est pas seulement mon favori parce que je suis Breton. C’est un patrimoine naturel exceptionnel aux paysages variés. La presqu’île de Crozon est pour moi incontournable en France. Ajoutez à cela Ouessant et vous avez de quoi tomber amoureux de la Bretagne.

Le camping est interdit à Crozon et dans les Monts d’Arrée. Ailleurs, les terrains étant essentiellement privés, il vous faudra l’accord du propriétaire pour camper.

Les feux de camps sont prohibés du 15 mars au 30 septembre dans et à moins de 200 mètres des bois, plantations, forêts et landes.

Le parc national des Pyrénées

Le parc s’étend sur les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques. Il se situe quasiment à mis chemin entre Atlantique et Méditerranée qui ont chacun des influences climatiques. Le résultat est une diversité exceptionnelle de paysages. Le cirque de Gavarnie est incontournable et que dire du Pic du Midi?

Le camping sauvage y est interdit mais le bivouac y est autorisé de 19 heures à 9 heures, et à plus d’une heure de marche des accès routiers et limites du parc. Vous retrouverez souvent cette dernière condition dans de nombreux parcs en France.

Le parc naturel régional du Verdon

J’ai un faible particulier pour les gorges du Verdon. Sans doute car je m’y suis rendu en vacances étant jeune. Ce bleu-vert du Verdon, le lac de Sainte Croix… que de souvenirs.

Pas de camping sur les bords de lac et dans les gorges. Pour plus de précisions, appelez le parc régional!

La parc national de la Vanoise

Il se situe en Savoie, à la frontière avec l’Italie. C’est un parc naturel haut perché! La Grande Casse culmine à 3855 mètres! La vallée de la Maurienne est à tomber.

Le camping n’y est pas permis, mais le bivouac oui. A condition de rester à proximité d’un refuge.

Parc national des Ecrins

Les Ecrins, un incontournable de la randonnée avec ses 700 kms de sentiers, ses vallées, ses villages, ses lacs et cascades.

Le camping n’est y pas autorisé, contrairement au bivouac. Les conditions sont strictes et écrites noir sur blanc:

  1. Tente de petite taille dans laquelle il est impossible d’être debout
  2. Entre 19h et 9h
  3. Plus d’une nuit possible en cas de conditions climatiques mettant en danger le randonneur.
  4. Emplacement:
    1. Soit à plus d’une heure de marche d’une route et des limites du parc
    2. Soit à moins d’une heure mais à proximité d’un refuge listé.

Pour le reste des parcs nationaux et régionaux, je vous renvoie vers ce site qui les a tous listés!

Chaque parc a également un site internet que je vous invite à consulter avant de partir à l’air libre!

Les bonnes pratiques

Les bonnes pratiques du camping sauvage et du bivouac sont connues et sont le plus souvent appliquées consciencieusement.

Mais comme disait mon grand-père, c’est toujours celui qui parle le plus fort qu’on entend le plus. Cela s’applique au camping libre: c’est toujours les actes de la minorité non respectueuse de la nature que l’on remarque. Et tout le monde paye les conséquences.

Je rappellerai donc ici quelques règles élémentaires non exhaustives, à appliquer pour continuer à pouvoir jouir de la liberté de camper hors des sentier battus.

  1. Respectez les lieux

Ramassez vos déchets, laissez l’endroit à minima aussi propre que vous l’avez trouvé.

Si c’était sale avant, nettoyez! Agissez au nom de la communauté des randonneurs et campeurs responsables.

J’emmène toujours des sacs poubelles dans mon sac à dos et même des sacs pour ramasser d’éventuelles selles et papier hygiénique. Et ne laissez pas vos sacs de déchets derrière vous! Certains ramassent leur déchet et laissent des montagnes de sacs derrière eux…

  1. Soyez discrets

Evitez de trop vous étaler. Nous ne sommes pas là pour installer un village éphémère. Et soyez ordonné si vous ne voulez pas vous faire remarquer par des passants ou les autorités.

Campez léger. Préférez les tentes 1 ou 2 places ultra légère. Et pourquoi pas un combo hamac-tarp? Ou une tente suspendue?

un hamac protégé par un tarp
Combo hamac tarp

Faites le moins de bruit possible si vous êtes à proximité d’habitation. Les enceintes bluetooth, c’est super. Mais comme à la maison, on apprécie pas d’être dérangé par une musique trop forte.

  1. Demandez l’autorisation

En mairie pour les terrains publics, aux propriétaires pour les terrains privés.

Vous pourrez parfois rencontrer des gens qui non seulement vous proposeront le terrain idéal pour la nuit, mais également une douche voire même un repas chaud! Il y a de belles rencontres à faire!

  1. Respectez le règlement local

Les feux de camps sont quasi immanquablement interdits. L’utilisation de réchauds à gaz ou à alcool est souvent strictement réglementée. Informez-vous avant d’allumer un feu.

  1. Faîtes preuve de diplomatie

Le dialogue est toujours la meilleure façon de désamorcer d’éventuels conflits. Faites profil bas quand vous êtes en faute, cela pourra peut-être vous éviter une amende.

Par contre, ne vous laissez pas marcher sur les pieds quand vous êtes en règle. Encore faut-il que vous puissiez argumenter face à votre interlocuteur. Voilà pourquoi il est préférable de préparer un minimum sa randonnée pour savoir où vous mettez les pieds!

Randonnez, campez smart et responsable qu’on vous dit!

Auteur

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Fab

Passionné de rando et de développement durable

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